Réjean Parent a écrit une chronique publiée dans Le
Journal de Montréal de samedi le 4 avril 2020 avec le
titre Confinement et rapprochement. Il y écrit
qu’au-delà des inconvénients et des craintes qu’a
suscités la crise sanitaire, il faut aussi savoir
apprécier l’opportunité qu’elle a offerte de se
rencontrer sur l’essentiel. » De nos jours, le temps
est ce qui manque le plus, toutefois le confinement
imposé en avait redonné une bonne provision à la plupart
des Québécois. Il appartenait à chacun de le rendre
profitable à son bien-être! »
À notre manière, nous avons trouvé l’arme la plus
puissante contre le virus, celle de continuer de se
réunir. Vivre avec l’être aimé en prolongeant les
moments de bonheur comme une bouffée ou une activité de
loisir, a constitué le meilleur médicament contre la
déprime en ces temps de réclusion. Ce même samedi, Odile
Tremblay écrivait dans Le Devoir que la période de repli
sur soi que nous avons connue pouvait se transformer en
occasion idéale pour lire et même relire des classiques.
»
Nous proclamons au long de l’année que le temps nous
manque. Et, si nous prenions le temps pendant l’été qui
vient de nous ressourcer, de nous reposer et d’en
profiter pour lire comme au temps du confinement. Lire
nous entraîne ailleurs et certaines œuvres sont si
belles qu’on relit une phrase déjà passée pour mieux
savourer une deuxième fois sa cadence, sa portée, son
style, profitant de chaque moment.
C’est justement ce que je m’apprête à faire. Pour une
fois que le temps prend tout son temps, j’ai tout mon
temps pour lire des livres d’un autre temps. J’y
découvre plusieurs belles phrases, de belles images et,
surtout, un regard différent parce que je prends mon
temps pour les savourer. Cela me permet de retrouver le
silence. Il arrive parfois que dans le silence et la
chaleur de l’été, une voix s’élève, simple murmure,
prière à peine sensible, souffle léger et chaleureux qui
vient de mon for intérieur.
Il arrive aussi que le Seigneur profite de ce temps
si précieux pour nous parler. Alors, « comme un arbre
sans eau, comme une nuit sans aurore, je me retrouve
devant Lui, comme l’écrit si bien Georges Madore, cette
soif qui nous brûle, ce désir qui nous habite, ce manque
qui nous fait mal, est notre plus grande richesse. Car
c’est l’abîme que le Seigneur veut remplir, le cri
auquel Il vient répondre, le berceau où Il choisit
de naître » |