Seizième dimanche du temps ordinaire - (Année A)
Semaine du 23 juillet 2023


Sainte Anne, patronne des Premières Nations

 
L’an dernier, le Pape François a célébré une messe à la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré, à l’occasion de son voyage au Québec. Loin d’être anodin, le nom de ce lieu de culte demeure un élément important pour les Premières Nations depuis plus de 300 ans. C’est ce que rapportait la Presse canadienne.  La grand-mère de Jésus est aussi valorisée chez les Québécois et Québécoises comme elle l’est encore aujourd’hui chez les Premières Nations.

« Les traits de femme forte de Sainte Anne et ses pouvoirs de guérison ont suscité l’intérêt et l’adhésion des Premières Nations à ce personnage, explique le professeur d’anthropologie, Denis Gagnon. Grâce à son titre de grand-mère, Sainte Anne représente le pilier de ces grandes familles intergénérationnelles qu’on trouve chez les Premières Nations ».

« Très tôt, les Premières Nations ont entendu parler du sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré, fondé dans les années 1660 et ont commencé à fréquenter l’endroit », mentionne le professeur. Les premiers colons de la Nouvelle-France vénéraient eux aussi Sainte Anne à titre de protectrice contre les dangers de la navigation, ce qui a contribué à transmettre la force de cette dévotion auprès des peuples autochtones.

« Son titre de grand-mère fait en sorte que les Autochtones la comprennent eux aussi comme une protectrice parce que, chez eux, les grands-parents ont une fonction de protection », affirme le professeur émérite des religions, Louis Rousseau. Les miracles attribués à Sainte Anne ont, dès le XVIIe siècle, eux aussi permis de développer l’intérêt des Premières Nations pour cette grande sainte. « C’est un personnage avec qui on peut intercéder pour avoir des faveurs. », fait valoir Denis Gagnon.

La neuvaine qui précède la fête de Sainte Anne, le 26 juillet, attire toujours de nombreux fidèles des Premières Nations. Le chef de l’Assemblée des Premières Nations, Ghislain Picard, estime qu’il y a désormais un meilleur équilibre dans la pratique spirituelle, alliant traditions et religion. « Il y a une réappropriation de nos valeurs traditionnelles, qui incluent les valeurs spirituelles, sans délaisser la religion catholique. Il y en a plusieurs qui ont appris un peu à marier les deux », avance-t-il.

 

Texte de René Lefebvre

Proposé par l'Abbé Jacques Dorélien,
Prêtre-curé des paroisses Marie-Reine-des-Cœurs et Saint-Fabien