La fin d’octobre est marquée de plusieurs événements
présages de jours sombres : le retour à l’heure solaire
raccourcit l’ensoleillement des journées, l’absence de
feuilles dans les arbres révèle leurs troncs
squelettiques, les pluies froides souvent mêlées de
neige fondante annoncent inexorablement la venue
prochaine de l’hiver. Bref, tout semble se conjuguer
pour nous donner le « spleen » et nous faire sombrer
dans la déprime.
Mais dans ce décor plutôt apocalyptique apparaît soudain
en lumière toute orangée une créature resplendissante de
joie et de couleur : la citrouille de l’Halloween. Si on
en croit la légende irlandaise de « Jack the lantern »,
ce fruit rayonnant remplacerait le terne navet dans
lequel le fameux Jack avait enfermé Satan pour conjurer
un pacte qu’il avait établi avec lui. Laissons-le se
débattre avec son problème diabolique et regardons de
plus près la citrouille.
C’est le fruit le plus gros, le plus rayonnant, le plus
décoratif du potager, sans parler de sa saveur et de ses
propriétés nutritives et médicinales. En cette fin
d’octobre, la citrouille se transforme en source de joie
pour les enfants petits et grands. De son pouvoir
magique, elle change, pendant l’éphémère durée d’un
soir, la nuit en lumière, la tristesse en joie, la
langueur en course joyeuse à travers rues et maisons.
Comme pour Cendrillon, elle se transforme de nouveau en
carrosse doré pour nous conduire à la transparence de la
joie de l’enfant qui vous tend la main de son petit air
malicieux.
Seigneur,
pendant cette saison morne,
transforme-moi en citrouille
pour ceux et celles qui me demanderont la joie
d’un sourire …
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