Au commencement comme à la fin du texte évangélique
proclamé en ce dimanche du Saint-Sacrement (la
Fête-Dieu), un même nombre est mentionné : DOUZE.
Ce sont les Douze disciples de Jésus (qui
deviendront ses Apôtres) qui lui disent de nourrir les
foules qui l’ont écouté. Et à la fin du récit, il est
signalé qu’on ramassa douze paniers des morceaux
qui restaient après la multiplication des pains.
Et entre ces douze, il y a non seulement la
mention de l’action miraculeuse de Jésus a laquelle il
associe ses disciples pour qu’ils distribuent à la foule
les pains et les poissons, mais aussi, et je dirais
surtout, la demande qu’il leur fait : « Donnez-leur
vous-mêmes à manger ».
Une fois terminée la mission terrestre de Jésus, ce sont
les Douze, devenus apôtres, c’est-à-dire envoyés aux
nations, qui auront à nourrir les foules en puisant dans
ces douze paniers recueillis après l’action de Jésus. À
travers les siècles, cela se fera par l’eucharistie
(clairement évoquée par le récit de la multiplication
des pains) toujours liée comme au temps du Christ à
l’annonce de la Parole.
Comme le rappel de l’Eucharistie le Jeudi Saint risquait
d’être peu souligné à la veille de la mort de Jésus.
L’Église, depuis le Moyen-Âge, a jugé bon de consacrer
un jour à la fin du temps pascal pour en faire mémoire.
Les manières de le faire ont pu varier (les anciens se
souviennent des processions de la Fête-Dieu) mais la
réalité demeure : Jésus alimente encore son peuple avec
sa Parole et son Pain. |