Nous quittons le
cycle des « dimanches ordinaires » pour trois mois et
demi pour entreprendre le temps du carême et de Pâques.
Voici donc une occasion de ferveur nouvelle dans notre
marche quotidienne. Aujourd’hui, c’est le grand combat
de Jésus... invitation pressante à entrer dans notre
propre combat du carême.
Ici, on parle des
tentations de Jésus, faudrait mieux dire les « épreuves »
de Jésus car en ce sens la tentation est quelque chose
de positif. Ne faut-il pas qu’un amour soit éprouvé pour
en mesurer sa qualité! On peut facilement imaginer qu’un
temps prolongé de Jésus au désert avant d’entreprendre
son ministère est devenu un temps de vérité.
La première tentation
est une tentation « contre l’espérance »: on se cabre
devant l’épreuve, la souffrance... on demande à Dieu de
supprimer tout ce qui nous fait souffrir. Le « mal » que
nous subissons, le « mal » qui atteint des innocents, la
« faim » injuste d’une partie de l’humanité... voilà la
grande et la première objection contre Dieu, surtout
quand on dit de lui qu’il est un Dieu d’amour. On est,
alors, tenté d’accuser Dieu... ou bien de lui demander
de résoudre directement nos problèmes.
La deuxième tentation
c’est l’épreuve de la foi. Jésus a été tenté toute sa
vie d’échapper à sa condition humaine. D’aboutir au
succès de sa mission par les moyens faciles du miracle.
Jésus a été tenté toute sa vie de jouer au Dieu
tout-puissant. Et ce n’est pas sans déchirement qu’il a
choisi d’être le Messie pauvre, humilié, écrasé par les
foules et les autorités du temps. On voudrait un Dieu
qui soit plus évident. Et il est Dieu caché. Dieu se
tait. On voudrait pouvoir mettre la main sur lui.
La troisième
tentation, c’est celle de l’amour. Nous sommes tentés de
diviniser toutes sortes de choses. Quelles sont
nombreuses nos idoles... tout ce qui tente de prendre la
place de Dieu: l’argent, le confort, le prestige, la
domination, le pouvoir, le plaisir, les idéologies.
Dieu seul est
Dieu! Ce carême nous est donné pour nous libérer des
faux dieux. |