En ce jour de Noël, nous avons sous les
yeux deux Églises qui s’unissent l’une à l’autre pour
louer Dieu dans une prière de reconnaissance et d’Action
de grâce. Il y a l’Église de Bethléem et celle de notre
paroisse.
L’Église de Bethléem, c’est une jeune
famille: une femme et un homme penchés avec tendresse
sur un nouveau-né dans une mangeoire: Marie et Joseph
qui méditent leurs vies bousculées des derniers mois:
l’annonce d’une mission impossible, la visite à
Élisabeth, l’ordonnance impériale, le pénible voyage et
l’abri de fortune dans une grotte-étable. Malgré tout,
ils reconnaissent la présence bienveillante de Dieu.
L’enfant dort, sourit, pleure, boit et se rendort. Une
paix profonde règne dans les cœurs.
L’Église de Bethléem, ce sont aussi des
bergers, ces pauvres méprisés par les autorités de la
synagogue, résignés dans leur statut de « marginaux »
qui s’empressent d’aller offrir au nouveau-né leurs plus
belles brebis (notons qu’ils donnent de leur nécessaire
pour vivre).
L’Église de Bethléem, ce sont ces savants
religieux, les mages, qui se mettent en route pour
offrir leurs cadeaux… ce qui va stresser les autorités
civiles et religieuses de Jérusalem.
Pendant que César Auguste recense la
terre, pendant que le roi Hérode assassine des enfants
innocents, l’espoir luit comme un brin de paille dans
une étable: désarmé, sans force, sans argent et sans
pouvoir, totalement dépendant de la nature humaine.
L’Église de Bethléem, c’est le levain
jeté dans la pâte qui fera lever le pain…
À Noël, l’Église de Bethléem se fusionne
à l’Église de notre communauté, à ces familles de chez
nous toutes désireuses de contribuer au bonheur les uns
des autres. Ce sont ces mères qui se dévouent dans
l’héroïsme quotidien des jours sans histoire, ces pères
qui s’usent au-delà de leurs capacités physiques, ces
enfants qui peu à peu apprennent à devenir adultes dans
le don de soi qui crée le bonheur.
Notre communauté, ce sont ces personnes
qui veulent en ce temps de Noël ouvrir leur cœur à Dieu
pour le laisser nous imprégner de sa lumière. Pour cela,
il nous faut apprendre de l’Église de Bethléem :
1.
Le silence:
Faire taire les bruits intérieurs de notre cœur pour
mieux écouter les autres et saisir ce qui les habite
vraiment. Dans l’Église de Bethléem, il n’y a pas de
gens nerveux, revêches ou amers parce dans la complicité
créée par la communion silencieuse, on a appris à
s’aimer sans intérêt personnel.
2.
La contemplation:
Regarder longtemps les évènements vécus avec son cœur,
ce qui conduit à l’émerveillement et la reconnaissance.
3.
La simplicité:
Ne pas compliquer ce qui est simple et simplifier ce qui
est compliqué. Marie et Joseph ne s’enorgueillissent pas
d’être les parents du Messie. Ils rivalisent constamment
de bonté et d’attention l’un pour l’autre. Ils se
chargent des plus humbles occupations du quotidien pour
éviter à l’autre un surplus de fatigue. La simplicité
conduit à la générosité et au respect de l’autre.
« Noël est le fruit du plus beau: je
t’aime ». Puis-ce plus beau « Je t’aime » être celui qui
sort de ton cœur en ce jour de Noël. |